Ce que j’aime dans ce que je fais, c’est de partager, d’échanger sur des sujets variés et d’élargir mon horizon. Les livres ont depuis longtemps été une porte d’entrée pour la discussion. Voyageant seule, j’ai toujours un livre – non soyons honnête, plusieurs livres – avec moi, ce sont mes compagnons. Et quand quelqu’un me voit lire, c’est souvent qu’on me demande de quoi il s’agit, si j’aime ça, etc… Etant assez timide et introvertie, j’ai du mal à aller vers les gens et leur parler. Mais avec les livres, c’est autre chose. C’est comme si un feu m’animait, je sens mes yeux qui s’illuminent, j’ai des papillons dans le ventre, je ressens littéralement de la joie à parler de mes lectures. 
A l’écrit c’est différent, je me sens plus contrainte, comme si l’écrit se devait d’être plus sérieux, plus contenu alors que je n’ai que ma passion à transmettre, l’émotion que j’ai ressenti en lisant tel ou tel texte, les connexions que j’ai faites avec un autre livre ou un film. C’est aussi ça que j’aime avec les livres, et en général avec toutes les créations humaines, ce sont les liens qui se créent entre eux-elles en un magnifique réseau. 
J’admire les personnes qui rédigent des critiques de livres, la manière dont elles les analysent et parviennent à transmettre l’envie de lire. Je ne suis pas de celles-là et c’est aussi bien ainsi. En anglais il y a une expression qui dit « own your weird », qu’on pourrait traduire par « acceptez votre bizarrerie, votre extravagance », ce qui fait qu’on est soi-même en quelque sorte. 

Donc pas de résumés de livres ou de critiques approfondies, juste un aperçu de nos conversations, de ce qu’on a aimé dans nos lectures. C’est parti, comme si vous y étiez ! 


J’aime le fait que le premier livre évoqué soit L’arbre-monde de Richard Powers traduit par Serge Chauvin. C’est un texte que j’ai adoré, qui aborde des concepts scientifiques de relations et de communication entre les arbres en les intégrant dans un grand souffle romanesque. Son incipit même fait partie des extraits que je lis lors de la balade littéraire sur les arbres. Après avoir lu ce livre, vous ne regarderez plus les arbres de la même manière, garantie !  

Richard Powers, L'arbre monde
Richard Powers, L’arbre monde

Un autre auteur souvent cité dans les balades ou nos conversations, Baptiste Morizot dont le travail est admirable à plus d’un point. Sa grande rigueur de pensée n’enlève rien à la poésie de ses écrits. Dans Manières d’être vivant publié chez Actes Sud, il prend à contre-pied beaucoup de la littérature qui veut revitaliser la nature et à dire avec des mots simples la relation des êtres vivants. C’est un livre magnifique qui se déguste par petites touches afin de bien s’imprégner de tout ce qu’il a à nous apporter. 

Baptiste Morizot, Manières dêtre vivant, Aces Sud
Baptiste Morizot, Manières d’être vivant

Il ne faut cependant pas croire qu’on ne fait que parler littérature et philosophie au cours des bouquinades. On n’oublie pas les livres dits pratiques comme La famille zéro-déchet rédigé par Jérémie Pichon et Bénédicte Moret. Un guide plein d’humour et de conseils pratiques pour réduire ses déchets au quotidien, faire soi-même ses produits cosmétiques, d’entretien, réutiliser ses objets. Il existe également une version pour les enfants spécifiquement avec des jeux et activités. 

La famille et les zenfants zero déchets
Jérémie Pichon et Bénédicte Moret, La famille Zéro déchet et les Zenfants zero déchets

On reste dans les livres pratiques avec Le Guide des plantes sauvages comestibles, un autre indispensable à avoir dans sa bibliothèque, et dans son sac quand on se promène !  Savoir identifier et connaître le monde qui nous entoure, et en particulier les plantes nous rend davantage sensibles, reliés à notre environnement et donc plus à même d’en prendre soin. Et si on apprenait chaque année quatre nouvelles plantes, une par saison par exemple, n’est-ce pas un bel objectif pour rester curieux ? 

Michel Botineau, Guide des plantes sauvages comestibles
Michel Botineau, Guide des plantes sauvages comestibles

Les arbres ont beaucoup à nous apprendre, notamment à travers les contes et les histoires. L’imaginaire joue un rôle important, souvent négliglé et pourtant ô combien nécessaire ! C’est ainsi que ce sont transmis les savoirs depuis des millénaires. C’est ce que nous montrent deux livres Histoires d’arbres, des sciences aux contes de Philippe Domont, forestier, et Esthelle Montelle, conteuse, dans un superbe libre publié chez Delachaux et Niestlé ainsi que dans Contes des sages jardiniers de Pascal Fauliot et Patrick Fischman aux éditions du Seuil. Ces deux ouvrages nous invitent à être à l’écoute de la nature et retrouver ainsi le chemin de l’harmonie.

sans titre

J’aime aussi beaucoup le cinéma et deux réalisatrices m’ont fortement marquées par leur manière de filmer la nature, de capter le sensible sur la pellicule : ce sont Naomi Kawase et Kelly Reichardt. Dans des styles très différents, elles réussissent à intégrer complètement le spectateur dans les paysages, à ne faire qu’un avec les éléments. Ce sont tous nos sens qui sont ainsi sollicités, aussi étonnants que cela puisse paraître. Une courte sélection de mes films favoris (le premier dont le titre ne saute pas aux yeux tout de suite est La forêt de Mogari) :

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